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Qu'est ce que le stress post traumatique?

Laetitia Scocco

Selon Vidal, il s’agit d’un trouble anxieux sévère et/ou un ensemble de symptômes qui se développent à la suite d’un évènement traumatisant ayant entraîné une détresse intense et soudaine. Ce trouble s’installe de manière durable, perturbe profondément la vie quotidienne et peut, s’il n’est pas soigné, se compliquer de dépression. Face à un évènement traumatisant, il est normal de ressentir un choc : c’est la réaction dite de stress aigu, qui dure habituellement moins d’un mois. Mais chez certaines personnes, cette période de stress persiste de manière anormalement longue, de plusieurs semaines à plusieurs mois, voire années. On parle alors de syndrome de stress post-traumatique.


Lorsque une personne est atteinte de stress post-traumatique, les troubles peuvent se manifester de différentes façons :

 

- Elle revit en permanence le traumatisme à travers des souvenirs, des rêves, des flash-backs qui lui viennent en tête souvent de façon inattendue. Ces réminiscences peuvent se faire par un ou plusieurs des canaux sensoriels (vue, ouïe, odorat, goût, toucher) :

o Remontée d’images : la personne se revoit sur le lieu de l’accident, elle est hantée par l’image de son père dans son cercueil, elle ne parvient pas à se débarrasser du visage de son agresseur qui lui revient sans cesse en mémoire...

o Connexion aux odeurs : il peut s’agir du parfum de l’agresseur qui revient en permanence, de l’odeur du feu au moment de l’incendie, de l’odeur des fleurs présentes dans la chambre d’hôpital de Mamie qui hante l’esprit...

o Sensations physiques : elle ressent une sensation d’étouffement depuis cet incident dans l’ascenseur, un nœud au plexus solaire, des tremblements et des sueurs en prenant le volant...

o Goût désagréable : une sensation âpre dans la bouche, une impression d’avoir encore le goût du produit ingéré juste avant de tomber dans le coma, le goût de sang dans la gorge depuis l’accident,…

 

o Sons : tous les souvenirs reviennent à l’écoute de la musique « Oh Marie » qui passait à la radio au moment de l’accident, les derniers mots prononcés par sa mère juste avant de mourir se répètent en boucle dans sa tête, le bruit inhérent au choc de la voiture qui percute l’arbre ne cesse de tourner en fond sonore…

 

- Elle peut éprouver de la difficulté dans la gestion de ses émotions :

 

▪ Elle ressent beaucoup de colère, d’irritabilité, d’agressivité, ou parfois même de rage. Et souvent, de façon totalement inconsciente, elle va utiliser une personne de son entourage comme un exutoire. Même si cette personne n’a absolument aucun lien avec le traumatisme, c’est sur elle que la personne va déverser son trop plein d’émotions négatives liées au stress post-traumatique.

▪ Il est fréquent d’observer un état dépressif, une perte de motivation et de goût à la vie pouvant aller jusqu’à la dépression. Cet état peut même entraîner parfois des idées noires (pensées suicidaires) et des comportements auto destructeurs (mutilation, alcool ou tabac excessifs, mise en danger physique,…)

▪ La peur et l’angoisse, font partie des émotions souvent ressenties chez les personnes ayant été victimes de traumatismes. Celles-ci peuvent se manifester sous forme de nœud dans le ventre, dans la gorge, dans le plexus solaire, d’un état d’anxiété permanent, d’hypersalivation, de transpiration excessive, de crispation physique, de palpitations, de sensation d’étouffement, de vertiges, pouvant aller jusqu’à des crises d’angoisse ou des attaques de panique.

▪ Elle peut à contrario ressentir une sorte d’anesthésie émotionnelle, comme un détachement. Comme s’il n’avait aucune émotion face à ce traumatisme. Il s’agit dans ce cas d’un déni, qui fait partie des mécanismes de protection mis en place par le cerveau afin d’éviter de souffrir.

- Elle peut avoir l’impression d’avoir perdu le contact avec son environnement, le sentiment d’évoluer en permanence dans le brouillard, anormalement froid et distant :

o En présentant par exemple des troubles de l’attention, de la concentration ou de la mémoire. Le cerveau lui permet ainsi de se protéger en effaçant le traumatisme de sa mémoire consciente. La personne ne se souvenant plus de ce qu’il s’est passé a ainsi le sentiment d’en être guéri.

 

- Elle peut déformer sa façon de se percevoir :

o Le sentiment d’être responsable, coupable (c’est très fréquemment perçu dans le cadre du deuil où le consultant prend la responsabilité de la mort de son proche), d’être honteux (souvent pour les personnes victimes d’abus sexuels)

o Le sentiment d’être blessé

o Le sentiment que tout est oublié, que tout est fini, qu’il n’y a plus d’émotions, c’est une forme de déni par protection. Ce sentiment se retrouve souvent dans le cadre du deuil. - Sa relation avec les autres est altérée :

o Elle est dans l’incapacité à faire confiance à quelqu’un. Notamment si la personne a été victime d’infidélité : elle ne peut plus faire confiance à son/sa partenaire. Lorsque la personne ou son entourage a subi une erreur médicale, il peut lui être difficile d’accorder de nouveau sa confiance : c’est le cas de la future maman qui a eu une déchirure à son accouchement, et que le médecin n’a pas recousue jugeant cela inutile. Par la suite, elle a eu des complications et en veut terriblement au médecin qui, selon elle, n’a pas fait ce qu’il fallait.

o Elle inverse les rôles : l’agressé devient agresseur ou la victime devient bourreau. Il arrive de rencontrer des personnes qui ont été harcelées au travail par exemple, qui se mettent à harceler des collègues. Il est courant d’observer également qu’un enfant qui subit trop de pression et d’autorité chez lui, fasse subir la même chose à ses camarades d’école.

 

- Elle déforme l’image de l’agresseur :

o Il fréquent que la victime de stress post-traumatique, si elle a été proie d’un agresseur ait envie de se venger. Cela peut, de prime abord, sembler tout à fait normal. Lorsque la personne évoque cela, il est important d’aborder avec elle la notion de pardon.

o Il arrive également que la personne idéalise l’agresseur. C’était le cas d’une femme qui avait été abusée sexuellement par son oncle. Comme il lui offrait beaucoup de cadeaux et de bonbons, non seulement elle le mettait sur un piédestal mais en plus elle n’acceptait pas l’idée que son mal-être puisse venir de ce traumatisme. Car tout ce qu’elle gardait en mémoire c’est que cet oncle était gentil puisqu’il la couvrait de présents et qu’en plus, il était aimé par tout le monde.

- Elle somatise :

o Elle peut présenter des troubles du sommeil.

o Il est fréquent d’observer des douleurs chroniques qui demeurent sans explication d’un point de vue médicale, et qui sont apparues à la suite du traumatisme.

o Les troubles digestifs font partie des symptômes post-traumatiques très fréquents. Ils sont souvent associés à de l’anxiété ou de l’angoisse.

o Les troubles sexuels. Ils s’observent aussi bien chez l’homme que chez la femme, notamment lorsqu’il y a eu des abus sexuels, mais également pour d’autres motifs. C’est souvent une protection inconsciente que le cerveau met en place afin que la zone sexuelle soit hors d’atteinte par une tierce personne.


Prendre rendez-vous au 07.63.87.27.25.

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